25/03/2023

Voilà 7 ans, que sous l’ancienne mandature, avec Roger Aubrée, nous avons pris la décision de créer une commune nouvelle. Une démarche sous l’impulsion d’une réflexion nationale qui conduisait les élus à s’interroger sur les périmètres des territoires. Nous n’étions pas des précurseurs en la matière ! En effet cela fera 50 ans, le 1er avril 2023, que Jugon, Lescouët-Jugon et Saint-Igneuc, sous la houlette de leur Maire respectif, Messieurs Pierre JOSSE, Joseph LEBOUCHER et Jean ORVEILLON, se sont regroupées pour former Jugon-les-Lacs. Un numéro spécial des « Nouvelles des Lacs » est en cours d’élaboration pour célébrer cet évènement fondateur.

La France est souvent présentée comme le pays aux 36 000 communes. Et aujourd’hui, malgré les différentes lois qui les ont incitées à se regrouper, il en existe encore, au 1er janvier 2022, 34 955. A elle seule, la France comprend 40 % de la totalité des communes des 27 Etats de l’Union européenne qui englobe environ 89 000 communes ou leurs équivalents.

Cette singularité française donne lieu à de multiples débats avec des opinions tranchées : aux élus qui pensent que la multiplicité des territoires de gouvernance est source d’une démocratie vivante, s’opposent ceux, qui estiment nécessaire, comme cela a été fait dans la plupart des autres Etats européens, un regroupement des communes, rendu obligatoire par la loi.    

En réalité, débattre du nombre de communes, que certains voudraient réduire de 80 %, n’est pas le vrai sujet. La question est bien plutôt celle des moyens. Nos petites communes ont-elles encore la capacité de répondre correctement aux besoins de leurs citoyens, dans ce monde de plus en plus complexe où les services de l’Etat eux-mêmes ne sont plus en mesure de leur apporter le soutien nécessaire ? 

Même si en Bretagne l’histoire a fait que la dimension des communes est en moyenne sensiblement plus importante que sur le reste du territoire français, il n’en demeure pas moins que plusieurs d’entre elles sont aujourd’hui à la peine, qui plus est dans le contexte économique actuel. Leur capacité financière a très largement diminué, les condamnant, pour quelques-unes, à ne plus avoir le moindre projet. Ne pouvant se doter de moyens d’ingénierie, elles éprouvent même des difficultés pour recruter des agents territoriaux indispensables pour assurer un minimum de services publics. 

Je suis bien conscient que fusionner des communes soulève des questions d’identité, de fiscalité… et parfois d’égo pour les élus en place. Mais finalement, le dynamisme d’un territoire, la continuité du service public, la qualité des équipements et notre capacité à imaginer le territoire de demain, ne doivent-ils pas être nos principaux enjeux ?

Rendons hommage aux élus de Jugon, Lescouët-Jugon, Saint-Igneuc, puis Dolo, qui, depuis 1973, convaincus que « l’union fait la force », ont su anticiper ces évolutions pour permettre à Jugon-les-Lacs d’être encore bien vivante sur la carte de la Bretagne, en ce début de 21ème siècle. Soyons-en persuadés, sans ces initiatives politiques qui se sont succédées, nos quatre communes historiques se seraient éteintes au fil des années.
​​​​​​​
Or, je crois pouvoir dire, au contraire, qu’aujourd’hui la notoriété de Jugon-les-Lacs est particulièrement reconnue. Soyons fiers de notre commune « fusionnée », du dynamisme de ses habitants et remercions ceux qui nous ont précédés pour ce qu’ils ont fait.
 
Bien à vous,
Eric MOISAN